MADAME

MONSIEUR

Mme a un nouveau chouchou. 24 ans, Wallon, un talent fou. Son restaurant s’est ouvert à Namur fin juin. Son nom ? Carl Gillain.
Un ancien candidant belge de Top chef en 2012. Le genre de cuisinier qui ne fait pas les choses à moitié et surprend ses hôtes. Carl a fait ses armes chez Sang Degeimbre à l’Air du Temps. Mme l’y avait rencontré à plusieurs reprises, et se demandait s’il oserait prendre son envol. Depuis, elle a revu Carl lors d’une dégustions chez Laurent Gerbaud, le chocolatier.

En juillet, Mme a diné à l’Agathopède et succombé à un repas extraordinaire, de ceux que l’on oublie pas. Raffiné, goûtu, esthétique et créatif. Le nom de l’Agathopède rappelle la société secrète, burlesque et érudite formée par des artistes belges comme Félicien Rops. Leur devise ? Tout pour un canard ! Leur calendrier réinventait les mois sous des noms loufoques comme boudinal, jambonose, truffose ou petitpoisidor…

Ce nom lui va bien. De la fenêtre de la cuisine, Mme a suivi les gestes mesurés et précis du chef, elle a observé, tout en dégustant les mets les plus délicats, le ballet des serveuses et écouté les conseils du sommelier.

Le chef d’œuvre du prodige ? Une assiette qui allie betteraves, raifort et anguille fumée (22€) (la recette est ici). Carl évite d’utiliser des produits exotiques ou issus de la surpêche, la graisse et la crème. Une poitrine de porc fermier cuit rosé s’accompagne de chou rouge, de gingembre  et de cassis.

Sa cuisine se propage telle une drogue douce dont l’effet croisse de plat en plat, jusqu’à l’apothéose, un dessert de noix croquantes servies avec du Madère et du chocolat Marcolini.

Un diner intense. Une adresse que Mme recommande à ses amis.

M. a pour Namur un goût ambigu. Ville de confluence, marquée par l’architecture militaire, dynamisée ponctuellement par de belles fêtes, elle garde aussi un côté provincial, endormi qui contraste avec son statut de capitale régionale et de ville phare des talents wallons.

Et puis a un jet de dés du Casino bruisse les rebonds de la nouveauté. 

Derrière la façade d’un hôtel de maître, l’Agathopède propose la cuisine de Carl Gillain. Une fois la porte poussée, la piscine contournée, on s’installe et la carte s’offre à nos envies. Comme pour les ricochets, plus on en fait plus on éprouve de plaisir. 3 c’est bien, 4 c’est mieux, 6 c’est le bonheur. Il faut oser le menu 6 services et se laisser porter par les accords vins du jeune sommelier.

Pour l’ambiance : la déco, la vaisselle, les faisceaux lumineux sont étudiés. Ce souci d’architecture et d’intention se retrouve aussi dans les assiettes et l’enchaînement des compositions. 6 coups de maître pour en rebonds et surprises proposer un voyage sensoriel complet.

Chaud, froid, croquant, granité, liquide, osmose, oxydation forment une cascade de surprises entêtantes. La carte est suffisamment précise (les ingrédients) et floue (pas de plat annoncé) pour permettre toute les combinaisons, interprétations en fonction des envies du chef.

M. ne peut que se réjouir de voir une nouvelle adresse de cette trempe l’inciter à retourner à Namur.

 

 

 

L’Agathopède (Hôtel The Royal Snail)
Avenue de la Plante 23
B – 5000 Namur
Réservation +32 (0)81 57 00 23

Plats à la carte
Menu 3 services 35€ (vins 17€) – 4 services 55€ (vins 23€) – 6 services 75€ (vins 34€)

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8:24 , Publié par
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2 commentaires

  • Dimitri Dekrom says:

    Bonjour,
    Nous y sommes allé ce samedi 28/10/2013 et ce fut un vrai bonheur, excepté deux-trois erreurs dû à la jeunesse je pense, nous nous sommes régalé.
    Je passe sur le fait de nous avoir assis sur des tabourets qui furent une vraie torture pour nos vieux os et sur les maladresses de notre garçon attitré dues plus que certainement à sa jeunesse dans le métier.
    Par contre je ne passe pas sur le fait que ayant commandé une très bonne bouteille d’un grand cru classé, il n’a pas été carafé devant nous mais bien dans une autre pièce à l’abri de nos regards : pour le même prix nous aurions très bien pu nous servir autre chose sans que l’on puisse sans rendre compte. Heureusement, nous avions déjà bu ce vin et avons pu le reconnaître mais cela n’est pas digne d’un restaurant gastronomique.
    Les mêts que l’on nous a servi étaient divins. Personnellement, en plat, j’ai pris une assiette composée d’agneau et d’huitre (oui oui, vous avez bien lu) et l’association était tout simplement à tomber.
    Nous y retournerons certainement.
    Dimitri Dekrom

  • Mme says:

    Bonjour Dimitri, le sommelier est encore jeune il est vrai. Sans doute doit-il encore prendre de la bouteille… Pour le repas, heureux que vous vous soyez bien plu.