MADAME

MONSIEUR

Mme a mangé des frites chez Cornette ! Monsieur de Saint Cyr a eu la brillante idée d’investir la capitale belge et de convier le gratin bruxellois dans son nouveau temple, sis chaussée de Charleroi à St Gilles.  Hasard ou pas, l’étude française de commissaire-priseur Cornette de Saint Cyr ouvre quelques temps après la fermeture de Pierre Bergé au Sablon.

Ravie de retrouver un lieu symbolique des années estudiantines, l’ancien « Salons de l’Atalaïde », à présent réconverti en salle de vente, Mme se souvient du monde de l’art et de ses esbrouffes.

À l’ouverture, collectionneurs, journalistes, artistes contemporains, curieux et étudiants de Saint-Luc se pressent au portillon. Sur les plafonds du hall, une nuée de petits êtres accueille les visiteurs. Ils ont été peints il y a deux jours par Charley Case, un artiste que Mme suit avec intérêt. Belle entrée en matière.

D’une salle à l’autre, Mme papillonne avec M., une flûte à la main, devant l’accrochage qui mise sur un Karel Appel des débuts, un Basquiat sombre et dramatique, un ou deux  Delvaux, Dubuffet, une aquarelle de Nolde et une sublime encre de Kandinsky. Trop pour sa bourse, mais quelques pépites pour les yeux. Les dames admirent  des spécimens de sacs Delvaux vintage, les sieurs grisonnants s’étonnent de trouver des fauves empaillés entre le mobilier rare.

Si elle devait emporter quelque chose ? La chaise de Hans J. Wegner (1952), un designer danois dont elle raffole. Ces œuvres sont vendues à Paris du 19 au 23 octobre 2012.

Dans le bourdonnement d’accents français d’Ixelles (évadés près des étangs)… Mme croise d’anciennes copines d’histoire de l’art, collègues galeristes (Mme a eu plusieurs vies avant le journalisme) et embrasse la fabuleuse Caroline Gentsch, en charge du Contemporary Art Department et de la Strategic Communication de Cornette de Saint Cyr à Bruxelles. Félicitations, effusions, bavardages.

Puis, à la faveur d’une douce soirée d’automne, Mme et son amie se glissent parmi la faune et font la file au comptoir du Fritkot loué pour l’occasion. C’est canaille ! C’est Bruxelles. C’est chaleureux, c’est chic, c’est bon !

M. est un amateur. Dans sa collection d’affections il aime particulièrement les salles de vente. Pour les affaires, pour la compétition, pour l’opportunité donnée de voir circuler des oeuvres.

Qu’il s’agisse de spéculation, d’une succession (ici celle de Kimiyo Foujita), de revers de fortune, une collection que l’on disperse, des oeuvres qui se vendent c’est toujours une transmission, une envie qui s’étiole et se transmute en une nouvelle volonté d’acquérir. Sauf quand l’oeuvre ne trouve pas preneur et que dans un silence gêné le comissaire-priseur la retire. 

Le marché belge compte quelques poids lourds locaux, une gamme de salles variant du miteux au splendide, avec des prix et des propositions à la hauteur de leur standing.

Cornette de Saint Cyr entre dans le bal et par un joyeux assemblage, un accrochage étudié (il faut traverser toutes les salles pour aller voir le Basquiat à 1.2 millions d’euros), propose des raretés (photos de Pierre Molinier) et des pièces hétéroclytes (le tigre empaillé à 25.000€) aux bourses les plus fournies du Royaume.

Les oeuvres de cette vente parisienne du 19 au 23/10 sont visibles jusq’au 14/10 à Bruxelles.

M. attend avec impatience décembre et les premières ventes locales.

Maison de vente Cornette de Saint Cyr
Chaussée de Charleroi, 89
1060 Bruxelles

La maison se consacrera dans un premier temps au 20e siècle, l’art moderne, l’art contemporain et le design. L’art belge y occupera également une place de choix.

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10:03 , Publié par
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