MADAME

MONSIEUR

Mme est fâchée. Très fâchée avec Carcassonne. L’été, c’est l’enfer. Trop de touristes, trop de boutiques à souvenirs made in China, trop de touffeur.

Alors trouver un restaurant dans cette cité médiévale relève carrément du défi ! Malgré la mise en garde de notre hôte Bernard, qui tient l’agréable Demeure Saint Louis, un Bed & Breakfast parfait, Madame a voulu faire sa maligne.

Suivant les conseils du Guide vert Michelin, elle s’est dit que dîner au Jardin de l’Evèque serait bien agréable. Erreur! Madame a commandé des Côtes d’agneau des Pyrénées grillées, gnocchi de polenta aux olives et parmesan (20€). La polenta ressemblait à un carré de chewing gum ! Sans parler du dessert sorti du congélateur (Abricot du Roussillon poché au romarin, crème fouettée au lait d’amande et pain de Gênes (9€) sans intérêt. Le menu truffé de fautes n’était pas clair; le résultat dans l’assiette rebutant.

Irritée mais téméraire, Madame a fait un saut en cuisine pour rencontrer le responsable de ce gâchis, un chef d’une vingtaine d’année, sans doute en stage d’été. Qu’importe, c’est une soirée ratée.

C’est sûr, Madame ne suivra plus aveuglément les petites adresses du Michelin.

Une note positive ?
Mme a aimé les olives Lucques à l’apéro et le pousse-café fluo au joli nom de Micheline. Si ça lui prend, M. vous en parlera.

La ville touristique est un exercice de style. Faire vivre sur une saison les marchands du temple, les opérateurs touristiques, les restaurateurs et hoteliers; et contenter les touristes venus découvrir un lieu mythique à la va vite. Il est clair qu’à Carcassone l’équilibre est précaire.

Le visiteur moyen y passe 4 heures, cherche principalement une expérience médiévale et dans la région le cassoulet est roi. Si ce paradigme vous parle la Cité de Carcassone saura vous séduire, si vous cherchez à creuser, si vous voulez manger autre chose vous risquez d’être déçu. Personne ne se donne la peine de faire plus que ce qui est attendu, un bien triste strict minimum. 

Ville ravalée au 19e s. selon le point de vue d’un architecte qui se faisait son idée de la ville médiévale; on ne sort pas de ce schéma directeur 150 ans plus tard. 

Et la table ? Mme & M. ont opté pour le jardin de l’Evèque, une terrasse ombragée où s’affairent des apprentis serveurs sous l’oeil austère d’un maître d’hôtel expérimenté. Affublée d’un Bib gourmand, au grand air, elle semblait convenir à un dîner d’après canicule. Funeste erreur d’apréciation.

M. n’a pas trop envie de décrire l’enchaînement de mauvaises surprises, mais au final à force de renvoyer les entrées (« Grosse brochette de gambas, taboulé maison à la menthe fraîche, tomates cerise en salade » (16€).) et d’argumenter le pourquoi ce qui est dans l’assiette est une insulte aux descriptions de la carte, le maître d’hôtel a consenti à passer au bleu une partie de l’addition. 

90€ pour mal manger, se prendre la tête avec le personnel, il est des meilleurs souvenirs de vacances.

Restaurant Le jardin de l’Evèque
Rue Saint-Louis
Carcassonne, France
Tél. 04 68 71 98 71

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12:27 , Publié par
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